A PROPOS
DU SPIRALISME
De la goutte
au souffle universel de la vie
H.E.R.M.ÈS, sur le plan artistique, fut en 1978
le premier à expérimenter sous un nouveau jour
la technique ancestrale du point bindu.
Ses dessins et ses encres de chine
sont une représentation particulièrement originale
de l'Univers dans sa vision
à la fois cosmique et microcosmique.
© Hermès Kâ
© Hermès Kâ
© Hermès Kâ
Rappelons que le dualisme est un point de vue affirmant que l’univers est constitué d'un constituant physique et d'un constituant mental/spirituel. La notion de dualisme implique l’existence de deux énergies distinctes, de puissance égale, une négative et une positive, une lumineuse et une ténébreuse, dont l’opposition est vitale pour l’obtention du mouvement. Il se réfère à une relation particulière existant entre matière et esprit, matière et antimatière. Cette idée apparaît, pour la première fois, dans la philosophie occidentale, avec les écrits de Platon et d’Aristote affirmant que l’intelligence de l’homme était une faculté de l’esprit ou de l’âme et qu’elle ne pouvait être ni assimilée ni expliquée par le corps matériel. Le corps était à l’époque décrit comme étant le « tombeau de l’âme », tombeau duquel nous devions nous extirper ai nous voulions contempler les beautés des mondes supérieurs où brillaient les vrais principes.
En revisitant les formes apparentes de la densité, de la matière, qui apparaît au premier regard comme inerte, l'artiste montre qu’elle est en fait constituée de charges d'énergie électrique en mouvement, un mouvement binaire alternant blanc et noir, positif et négatif.
Pour H.e.r.m.è.s., non seulement la matière est vibrante mais elle tire sa puissance du monde de l'invisible. La lumière se nourrit des ténèbres, et vice versa, en un cycle de vies, immuable et éternel.
Dans la philosophie chinoise, le Yin et le Yang sont deux principes antagonistes qui gouvernent l’Univers, assurant sa cohérence et son Unité. Ils ne sont pas deux états qui s'opposent et se combattent mais plutôt deux phases de l'alternance d'un même mouvement spiralé. Le Yin est le devenir du Yang, et le Yang, le devenir du Yin. Les deux vibrations se complètent et forment un couple antithétique uni dans la plus parfaite communion.
L'emblème de ce couple d'opposés est bien connu. Il se fonde sur un cercle (symbolisant le "Un" primordial), comprenant une partie blanche (l'homme) et une partie noire (la femme). Pour exprimer la dépendance réciproque des deux moitiés, on trouve un cercle obscur (la femme) dans la partie blanche (l'homme) et un cercle blanc (l'homme), dans la partie noire (la femme). En chaque pôle, se positionne le germe de la force contraire, représentant la semence de la transformation.
Toute chose éclairée donne naissance à son ombre correspondante et cette ombre est indispensable à l'équilibre du monde manifesté. Les forces Yin/Yang ne sont pas radicalement dualistes car, même si elles président à l'apparition de tous les phénomènes, elles président aussi à leur résorption dans l'Unité, un état d’équilibre que nous devrons tous accomplir en nous par un retour à la Source de toute chose! Le Yin (noir) et le Yang (blanc) sont les aspects d'une seule et même réalité. L'équilibre provient de l'harmonie de leur interaction, et non d'une lutte. De leur union (ou de leur fusion) naît l’équilibre suprême.
Le Yin représentant la Mère, l'obscurité, l’humidité, l’intériorisation, l’intuition, la réceptivité, l’abandon au mouvement. C'est l’Eau et aussi la Terre mère et nourricière. Ce sont les notes graves en musique, la Lune, la Nuit, l'Hiver, le repos, le froid, la décrépitude et la Mort nécessaire à la renaissance. Le Yang est le Père, le Ciel créateur, le Soleil, la Lumière, le Feu, la chaleur, l’action, l'extériorisation, l'expansion, les notes aiguës.
Il existe quatre relations possibles entre le Yin et le Yang : l’Opposition (dans la nature, chaque phénomène possède deux aspects opposés : mouvement des astres comme le soleil et la lune, alternance des saisons, du jour et de la nuit) ; l’Interdépendance (le Yin et le Yang ont besoin l'un de l'autre pour exister individuellement); la croissance et la décroissance (le Yin et le Yang alternativement croissent et décroissent, c'est ce qui maintient un équilibre relatif favorable aux deux polarités.) et enfin la Transformation réciproque (sous certaines conditions, le Yin et le Yang peuvent se transformer l'un en l'autre ; c’est l’étape de transformation ultime, une alchimie, un mariage parfait).
La spirale a nécessairement
une infinité de spires distinctes
On se représente une spirale formant au final une simple petite flamme évoluant toute seule dans l'espace infini et dont le point géométrique d'émergence, le point central, permet toutes les formes d'évolution possible. Pour un artiste, cette forme constitue une source d’inspiration sans limites. A partir de simples petites spirales noires, peintes sur un fond blanc, Hermès dessine des formes sobres. C’est une sorte d’alliance provisoire et secrète des contraires où les Ténèbres côtoient, en toute harmonie, la Lumière.
Son œuvre s’axe essentiellement vers une Unité réalisée à partir de motifs spiralés de diverses tailles qui, pris séparément ne représentent rien mais qui, vu dans leur ensemble, prennent une cohérence, crée une figure. C’est la Multiplicité qui crée l’Unité. A la manière d’un hologramme, chaque partie contient en puissance l’image entière.
Il suffit de regarder attentivement une des œuvres de l’artiste pour se rendre compte que l'agencement des différentes formes de gouttes qui semblent apriori étalées anarchiquement est en vérité parfaitement ordonné. La dynamique et le rythme général de chaque œuvre sont donnés par le nombre de gouttes qui se démultiplient pour retomber inéluctablement à l’Unité au sein de laquelle règne l’harmonie. Le "spiralisme" est un moyen de réalisation artistique presque magique.
Toute la démarche artistique de l’artiste est animée par une seule pensée créative, « celle du rythme constant des vibrations de chaque goutte qui revient toujours inéluctablement à son point de départ ». Les sciences hermétiques pour leur part expliquent que « le Mouvement se manifeste partout dans l'Univers, que rien n'est à l'état de repos, que tout remue, vibre et tourne en rond ».
Il n’y a pas de place ici pour l’imprécision. A l’image de la calligraphie chinoise, pratiquée avec un pinceau, le geste doit être franc, parfaitement maîtrisé, sans aucune hésitation, sans tremblement. L'artiste n'a droit à aucune erreur car il entreprend une sorte d’arrêt sur image. Tel un fluide, l'encre noire s'écoule prudemment sur la feuille vierge. Ce n'est ni plus ni moins qu'un transfert de force féminine (noire) sur un support masculin (blanc) autrement dit, une parfaite osmose entre deux couleurs que tout oppose. Ce message transparaît dans chacune des œuvres d’Hermès. C’est le sens de la démarche générale de son œuvre. La proportion de ce qui est suggéré au spectateur par l’alternance des contraires est aussi importante que ce qui lui est caché. Libre à lui de situer son propre point d'encrage et de s'aventurer sur le chemin secret, sachant que dans la relation privilégiée qu’il pourra entretenir, un court instant, avec l'œuvre, il lui sera impossible de dissocier le message fondamental de la forme elle-même.
Le mariage des contraires reflète intrinsèquement l’Alchimie de l’Unité que nous devons tous recréer en nous pour redevenir un être complet, parfaitement androgyne. L'expression de cette rencontre avec l’Unité que nous portons tous en nous, par l’union de la part de féminité et de masculinité, est le point de départ d'un contact qui engendre à chaque fois une nouvelle vibration, une nouvelle pulsion, un nouveau rythme.
La diversité des gouttes éparpillées sur la toile ne fait pas longtemps illusion. L’œuvre manifeste une vibration constante dans un mouvement si rapide qu’au final, elle peut paraître en repos. Libre au spectateur de rester dans cet équilibre ou de le rompre, de quitter la forme pour ne s’attacher qu’aux gouttes et à la manière dont elles s’intègrent parfaitement les unes aux autres. Il existe donc deux manières de lire les œuvres de l’artiste, ce dernier jouant le rôle de médiateur cherchant à atteindre l’équilibre des forces.
Le travail et la démarche d'H.e.r.m.è.s.
en quelques mots…
Partant de l'observation que partout dans l'univers, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, du «Microsome » au « Macrosome », tout évoluait en cercles ou sous la forme de spirales, le graphiste et artiste peintre H.e.r.m.è.s. a fait évoluer très tôt son œuvre vers une technique inédite intégrant parfaitement ce mouvement d’alternance du Yin et du Yang. Sa technique se nomme le "spiralisme".
En mathématiques, une spirale est une courbe qui commence en un point central puis s'en éloigne de plus en plus, en même temps qu'elle tourne autour de son centre. La spirale hélicoïdale, généralement construite selon la suite de Fibonacci (1,2,3,5,8,13…), est très fréquente dans le monde du vivant, ce qui peut paraître surprenant au vu de l’affirmation scientifique que toute la création n’est due qu’à un heureux « hasard »…
Cette forme est visible dans les coquilles d'escargots. Elle est fréquente chez les végétaux, comme par exemple la disposition spiralée des graines du tournesol ou la pomme de pin. La spirale est présente dans le monde animal (certains tissus musculaires) et dans le monde microscopique, chez certaines bactéries. Dans des dimensions plus petites, l'ADN est lui-même spiralé et dans l’Infiniment grand, une galaxie « spirale » tire son nom de la forme selon laquelle ses bras s'enroulent autour de son centre.
Pour H.e.r.m.è.s., chaque goutte doit être considérée comme un point de départ, un point d'origine, parce que le point et à sa suite - la goutte spiralée - sont à la fois la source et ce qui est produit, et cette création se situe en dehors de tout cadre spatio-temporel. Voilà pourquoi H.e.r.m.è.s. présente une œuvre intemporelle et même extratemporelle puisqu’elle vise à la libération de la Matrice matérielle.
Nous sommes mystérieusement accordés à cette œuvre intemporelle, car celle-ci agit sur nos sens.
Des gouttes qui donnent le vertige...
En cristallisant son attention sur certaines œuvres, surtout celles intitulées "La Matrice universelle" ou encore "La machine humaine", le spectateur éprouve une sensation de vertige. Il a l’impression de « tourner à l’envers ». Et c’est le but recherché… Chacune des œuvres d’H.e.r.m.è.s. tend à faire perdre l'équilibre jusqu'à la chute. Si dans le sablier de Chronos, les aiguilles tournent toujours de gauche à droite, dans le monde d’H.e.r.m.è.s., elles tournent dans le sens inverse, l’enjeu étant de saisir mentalement les éléments suggérés du cosmos tout en se laissant emporter par ses propres vertiges. Cette présence et ce contact avec l'infiniment petit en mouvement qui met brusquement l'humain en relation avec la face cachée de l'univers est assez déroutant.
Des critiques ont ressenti, à la vue d’œuvres, qui n'ont jamais été exposées jusqu’ici devant aucun public, une sensation rythmée très intense. L’explication se retrouve dans les œuvres elles-mêmes qui contiennent, de manière subliminale, le fameux Nombre d'Or. La divine proportion est l'accord parfait permettant l'harmonie de l'ensemble de chaque création. C'est toute la singularité créatrice de cet artiste hors norme, qui a su parfaitement figer et retenir le mouvement du nombre parfait dans chacune de ses gouttes spiralées. L’agencement des mouvements, n'est pas, comme on pourrait peut-être l'imaginer, un simple artifice ou un effet du hasard, mais le résultat d’un désir de ne pas décrire la matière de manière figée. La matière est énergie et cette énergie n’est jamais perdue, comme l’affirmait Einstein !
Pour l'artiste, la matière relève plus d'un concept abstrait, d’une illusion transitoire, d’une sorte d’agglomérats éphémères d’éléments fixés par la magie du temps. Clairement, H.e.r.m.è.s. privilégie le monde invisible qui, comme le philosophe Platon l’affirmait, recèle les vraies valeurs, les principes immuables. L’important n’est pas ce qui est perçu mais ce qui est caché. Le monde des Idées est la seule et unique réalité en ce monde. En déstructurant et en recomposant la Matière et en invitant celle-ci à prendre de nouvelles formes, elle apparait sous un nouveau jour. Elle est à la fois Matière et Spiritualité, Matière visible et Matière subtile, Matière noire et Matière blanche.
Le spiralisme quantique
Le spiralisme quantique n'est autre que l'expression graphique découlant du prolongement de la théorie des quanta, nom donné durant les années 20, à une théorie physique qui tente encore aujourd'hui de modéliser et de décrire, de manière différente, le comportement de l'énergie et la matière microscopique. Cette théorie s'est mise directement en porte-à-faux avec les lois de la physique traditionnelle et celles gérant l'Infiniment grand. Elle est en passe de devenir une nouvelle clef pour concevoir, étudier et repenser tous les phénomènes présents dans la nature, l’homme et l’univers. Le monde de l'Infiniment petit est géré par des lois propres et la science n'est jamais parvenue à trouver la loi universelle qui puisse relier les deux univers.
Actuellement, des chercheurs considèrent que notre mode de réflexion ou tout simplement nos différents comportements obéissent à des règles quantiques. Cette vision qui déstabilise la logique classique, montre qu'il existe une autre « voie » pour comprendre et analyser l'ensemble des phénomènes observés jusqu'ici au sein de la matière. Cette logique quantique doit être imaginée comme étant beaucoup plus complexe et plus sophistiquée que les règles habituelles régissant le monde du visible. Elle suit une série de processus particuliers, possède des lois défiant le bon sens et défie l'espace et le temps. Les règles quantiques s’opposent aux lois de la relativité générale et pourtant s’intègrent parfaitement à elles. Les savants se bornent à constater la symbiose entre deux mondes que tout oppose mais n’ont aucune explication à donner.
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